jeudi 20 février 2014

Acharnement judiciaire contre Jabeur Mejri



Alors que des bruits, des rumeurs courent depuis des semaines sur une éventuelle grâce présidentielle, nous avons pris connaissance des déclarations stupéfiantes du porte-parole de la Présidence sur les raisons du maintien du 1er prisonnier politique tunisien au cachot.
S'il est affirmé qu'une grâce a été accordée, ce qui devrait permettre la libération immédiate de Jabeur, il est révélé dans le même temps que cette libération est en réalité impossible, en raison de l'opportune décision d'un juge de Mahdia de placer Jabeur Mejri sous mandat de dépôt, depuis le 9 janvier 2014.
S’agit-il, une fois de plus, de donner une apparente légalité à l’injustifiable, de la part de la justice tunisienne qui doit encore faire la preuve de son indépendance, ou alors de petits calculs politiques et électoralistes de la Présidence ?
L’impression de chantage par acharnement judiciaire et de retour aux méthodes du temps de Ben Ali sont les seules explications que nous pouvons retenir aujourd’hui. Nous dénonçons ces manœuvres grossières avec force.
Le Comité de soutien de Jabeur Mejri déclare qu’il n’abandonnera pas l’ensemble de ses actions et procédure en cours et bien au contraire les renforcera dans les jours prochains pour que Jabeur Mejri soit libéré. 
Comme cela a été annoncé le 13 février dernier à l’occasion de l’action « Free Jabeur : 7 ans de sa vie et vous ? », avec le Comité de soutien de Jabeur Mejri et au nom de la FIDH, le cabinet de Maître Martin Pradel a lancé une procédure de saisine de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples afin de stigmatiser les manquements de l’Etat Tunisien dans le respect qu'il doit à ses engagements internationaux.
La Tunisie a pris des engagements clairs, en ratifiant la Charte Africaine pour les Droits de l’Homme, pour que la liberté de conscience et la liberté d'expression soient garanties sur son sol.
En condamnant Jabeur Mejri et en le jetant en prison, suite à un jugement de condamnation de ses idées, qu'il n'avait fait qu'exprimer, la Tunisie a violé ses engagements internationaux.
Par ailleurs, le Comité de soutien de Jabeur Mejri alerte sur la récupération politique de cette manipulation et dénonce le « buzz » recherché et servi par certains sur internet. Nous rappelons à cet effet les positions du Comité de Soutien ne sont exprimées qu’à travers ses communiqués officiels et par la voix de son porte-parole, Kawther Zouari.