jeudi 28 juin 2012

press release support committee of Jabeur Mejri and Ghazi Beji



On Monday June 25th, 2012, the Court of Appeal of Monastir has confirmed the verdict of the Court of First Instance of Al-Mahdia sentencing both online bloggers Jabeur Mejri and Ghazi Béji to seven and a half years of prison. Ghazi who was constrained to quit the country to Europe seeking political asylum was sentenced in abstencia. 

Pursuant to the accusations made by citizens regarding some writings and photos published by the two activists allegedly “affecting and causing them severe moral prejudice,” the court based its judgment upon the third paragraph of Articles 121 and 226 from the Penal Code and the law 81 from the Telecommunication Journal.
The aforementioned articles used to be the means that the Ben Ali regime used to settle its accounts with his political opponents.

Moreover, the court had refused to grant the defense their request to conduct a psychiatric examination to Jabeur Mejri. The defense has also confirm that the circumstances of the investigation and the interrogation of the defendant do not meet the standards of a fair trial as guaranteed by the international convenant on Civil and Political Rights which was ratified by Tunisia. 

Currently, the prisoner of conscience Jabeur Mejri faces real threats endangering his physical integrity; while the security and the civil rights of Ghazi Beji in the host country are not insured.

Thereby, we, Tunisian citizens, activists and human rights militants, consider that this judgment unfair and against international standards and International human rights law especially in a country that claims to have completely broken with the practices of the old regime that has, for a long time, denied people their right to freedom of thought and of expression.

We demand the suspension of this unfair trial that aims at persecuting Jabeur Mejri and Ghazi Beji for the simple reason of having posted their views on their own personal page on Facebook.

We demand the immediate release of Jabeur Mejri and the suspension of the ongoing proceedings against Ghazi Beji.

We hold the judicial power responsible for the physical and moral safety of Jabeur Mejri behind bars and we invite the deputies of the Constituent Assembly as well as the President of the Republic of Tunisia as well as the Tunisian government and in particular the Ministry of Human Rights and Transitional Justice not to turn a blind eye to these human rights violations.

The support Committee of the prisoners of conscience Jabeur Mejri and Ghazi Beji.


Campagne de soutien: lettres de soutien à Jabeur :


Nous allons procéder à l’envoi de centaines voire des milliers de lettres de soutien à Jabeur Mejri dans la prison de Mahdia (en cas de changement de prison, donc d’adresse, on vous tiendra au courant). Nous pensons à préparer un message prêt à l’envoi sous forme de carte postale ou de lettre.
L’envoi pourra être complété par un message personnel à l’attention de Jabeur.

Adresse:
Route de Chiba,
5100 Mahdia, Tunisie
Tel : (+216) 73.670.956, Fax (+216) 73 670 905
n° d'écrou de Jabeur Mejri: 138-01-2012

Le message :

Je soussignée XX XX, CIN n° 00000000, émise le 00/00/0000,
me mets à la disposition de l’Etat tunisien afin de subir une peine d’emprisonnement d’une durée indéterminée et au bon vouloir du gouvernement tunisien.
Je déclare n’avoir subi aucune pression ou quelques influences pour ces quelques lignes autre que l’indignation face au sors de Jabeur Mejri.

Fait à Tunis le 00 juin 2012
A faire valoir ce qui de droit
Signature

Un rappel nécessaire:

Article 18 : Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement.

Article 19 : tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

#free-jabeur-ghazi  

بيان مساندة لجابر الماجري وغازي الباجي


قامت يوم الاثنين 25 جوان 2012 محكمة الاستئناف بالمنستير بتأكيد الحكم الصادر عن المحكمة الإبتدائية بالمهدية الذي يقضي بسجن لمدة 7 سنوات ونصف ناشط الإنترنت، جابر الماجري، وهو نفس الحكم وقع اصداره غيابياً على ناشط الإنترنت، غازي الباجي الذي إضطر إلى مغادرة البلاد إلى أوروبا بحثا على اللجوء السياسي.

وكان مواطنين اتهما ناشطي الانترنات بكونهما نشرا صورا وكتابات "أثّرت فيهما كثيرا وتسببت لهما في ضرر معنوي حاد".

واستندت المحكمة على الفقرة الثالثة من المادة 121 والمادة 226 من المجلة الجنائية والقانون من 81 مجلة الاتصالات. وهي فصول قانونية كان نظام بن علي يستعملها لتصفية حساباته مع خصومه السياسيين.

كما رفضت المحكمة طلب هيئة الدفاع في إجراء إختبار نفسي على جابر الماجري. وذكر محامو الناشط، جابر الماجري أن ظروف إجراءات التحقيق لم تكن مطابقة لمعاير المحاكمة العادلة المحترمة للمعاهدات الدولية لحقوق الإنسان.

ويواجه حاليا سجين الرأي جابر الماجري تهديدات حقيقية تمس حرمته الجسدية، بينما ظروف اقامة سحن الرأي غازي الباجي ببلد اللجوء غير آمنة لشخصه.

لذلك، نحن مواطنون ونشطاء وحقوقيين تونسيون، نعتبر أن هذه المحاكمة غير عادلة خصوصاً أنها تأتي في ظل دولة من المفروض أنها تقطع نهائيا مع ممارسات النظام السابق وتضمن حق المواطنين في حرية الفكر والتعبير.

نطالب بوقف هذه المحاكمة التي تستهدف محاسبة جابر الماجري وغازي الباجي على رأيهما الذي قاما بنشرهما على على صفحتيهما الشخصية على موقع التواصل الإجتماعي فايسبوك.

نطالب بإطلاق سراح جابر الماجري وايقاف التتبعات ضد غازي الباجي.

نحمل السلطات القضائية مسؤلية سلامة جابر الماجري الجسدية والمعنوية داخل السجن

كما ندعو رئاسة الجمهورية ونواب المجلس التأسيسي والحكومة التونسية خاصةً وزارة حقوق الإنسان والعدالة الإنتقالية الى عدم السكوت تجاه انتهاكات أحد الحقوق الأساسية للإنسان.



عن لجنة مساندة سجيني الرأي جابر الماجري وغازي الباجي
 


Communiqué du comité de soutien de Jabeur et Ghazi

Lundi 25 Juin 2012, la cour d'appel de Monastir a confirmé le jugement du tribunal de première instance de Mehdia qui a condamné Jaber Al Mejri, jeune internaute, à un emprisonnement de 7 ans. Ce même jugement a été prononcé par défaut à l'encontre de Ghazi Béji qui, lui, a été contraint de quitter le pays, demandant l'asile politique à l’étranger, suite à l'accusation de ces deux jeunes internautes d'avoir causé de sérieux préjudices moraux par la publication de photos et d'écrits sur leurs pages Facebook.

Dans son jugement, le tribunal s'est basé sur les dispositions de l'article 121 ter et 226 bis du code pénal et de l'article 81 du code des télécommunications. Ces textes étaient l’instrument légal de répression auquel recourrait l'ancien régime pour d'opprimer ses opposants politiques.

Par ailleurs, le tribunal avait opposé un refus à la demande de la défense pour soumettre Jaber Al Mejri à un examen psychiatrique. Les avocats de ce dernier confirment que les conditions du déroulement de l’enquête et notamment les interrogatoires ne respectent pas les standards fixés par les normes et conventions internationales des droits de l'Homme.

De plus, l'intégrité physique et morale de Jaber Al Mejri en tant que prisonnier d'opinion est actuellement gravement menacée. De même, la sécurité et les droits civils de Ghazi Béji dans le pays d'accueil ne sont pas du tout assurés.

Nous, citoyens, internautes, militants des droits de l'Homme en Tunisie, considérons que ce jugement n'est pas équitable, surtout au sein d'un pays qui se dit avoir rompu avec les méthodes de l'ancien régime mais qui prive en définitive ses citoyens de leurs droits de liberté de pensée et d'expression.

Nous demandons de suspendre cette procédure qui vise 2 jeunes internautes pour la simple raison d'avoir publié leurs opinions sur leurs pages Facebook. 

Nous rendons les instances juridictionnelles et pénitentiaires responsables de toute atteinte à l'intégrité physique et morale de Jaber EL Mejri, pendant sa détention, et invitions, la présidence de la république, les députés de l'Assemblée Nationale Constituante, le gouvernement tunisien et notamment le ministère des droits de l'Homme et de la justice transitionnelle, à ne pas fermer les yeux sur cette grave atteinte aux droits de l'Homme.

Le comité de soutien des prisonniers d'opinion Jaber EL Mejri et Ghazi