mardi 20 mai 2014

Acharnement Judiciaire


Comité de soutien de Jabeur Mejri

(Mai 2014)

Vous êtes jeunes, différents, vous ne rentrez pas dans le moule ! Votre place est en prison et Nous ferons tout pour que vous y soyez ! Aussi mal au point que possible !
#‎Justice #‎EtatPolicier #‎Tunisie

Après avoir passé 2 ans en prison pour avoir exprimé pacifiquement une opinion, Jabeur Mejri a été libéré le 4 Mars 2014 mais interdit de circulation. Rappelons que Jabeur Mejri a bénéficié d’une grâce présidentielle spéciale qui a été promise à maintes reprises mais toujours retardée.

Jabeur Mejri a annoncé clairement son souhait de quitter la Tunisie pour s’envoler vers un pays plus démocratique et respectueux des droits de l’Homme et notamment de la liberté d’expression. 
Le comité de soutien de Jabeur avec la FIDH ont mis au point les détails logistiques du refuge politique de Jabeur Mejri. Un seul point empêchait ce nouveau départ ! Jabeur Mejri a l’interdication de quitter le territoire, suite au dépôt opportun d’une plainte relative à des faits anciens (datant de l’époque où il travaillait pour la SNCFT). Renouant avec la tradition tunisienne des procès d’opinion de l’ère Ben Ali, un motif de droit commun a été invoqué pour justifier le maintien en détention d’un prisonnier d’opinion.

La raison du plus fort est toujours la meilleure !

Le 17 Avril 2014 / 15 h 30

N’ayant pas eu de nouvelles du dénouement de cette deuxième affaire, Jabeur Mejri s’est rendu au bureau du juge d’instruction n°3 au tribunal de première instance de Mahdia, pour demander plus d’informations sur la confrontation avec le plaignant de la SNCFT. 


Jabeur Mejri a été accueilli par des remarques déplacées, insultantes et mal traité (ex-détenu et de surcroît pour athéisme !). Le greffier l’informe alors que la confrontation a eu lieu il y a une semaine. Jabeur Mejri s’étonne et demande pourquoi ni lui ni son avocat n’ont été informés de cette convocation. Face au silence et à l’absence de réponse ses nerfs ont lâchés et l’altercation verbale n’a pas pu être évitée.
Le greffier a déposé une plainte ; le jour même la plainte est déférée à la police judiciaire de Mahdia

Le 17 avril 2014 / 16 h 00 

Le greffier est entendu par la police judiciaire de Mahdia. Jabeur Mejri est interrogé, à son tour, et confronté avec le greffier, en l’absence de son avocat.

17 avril 2014 / 17 h 30 

A peine une demi heure plus tard, le substitut du procureur a prononcé la mise en garde à vue de Jabeur Mejri.
Le substitut du procureur dit clairement à Jabeur Mejri « ta place est en prison » et « que dieu m’empare » (
اعوذ بالله)

18 avril 2014

Le procureur de la république du Tribunal de Première Instance de Mahdia (Même tribunal où l’altercation a eu lieu) émet un mandat de dépôt à l’encontre de Jabeur Mejri SANS QUE JABEUR NE SOIT PRESENT et défère le dossier devant la chambre correctionnelle.
Sans aucun respect des droits de l’accusé, sans aucun respect des procédures et de l’éthique d’impartialité, sans aucune indulgence pour tenir compte du contexte, l’acharnement judiciaire continue ! La place des Jeunes comme Jabeur Mejri est en prison ! L’Etat policier fait la loi autrement votre place est en prison ! 

Toutefois, le procureur de la république a été respectueux des traditions de ce tribunal bien connu pour l’exagération des peines (Rappelons à cet effet que jabeur a été condamné initialement pour 7 ans et demi de prison pour un commentaire sur Facebook) a pris le soin de choisir les chefs d’inculpation les plus lourds : outrage à un fonctionnaire Public ou assimilé dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, outrage public à la pudeur, trouble de l'exercice de la justice à l'audience ou ailleurs…

Malgré votre acharnement, nous croyons à la révolution et la résistance continuera !
Une demande d’appel a été déposée par Me Mselmi et un deuxième avocat (Me Trifi Bassem) a rejoint la défense de Jabeur Mejri.

13 Mai 2014

Me Bassem Trifi, avocat de Jabeur, Mejri a eu difficilement l’autorisation de le voir (il dit avoir été choqué de l’hostilité qui régnait vis-à-vis de lui et de son client). Il déclare avoir vu une personne exténuée psychologiquement.

14 Mai 2014 : audience en appel

Le parquet a déposé une demande d’appel (la peine initialement démesurée lourde risque d’être aggravée) le verdict sera prononcé le 21 Mai

Nous, citoyens, internautes, militants des droits de l'Homme en Tunisie, considérons que ce jugement n'est pas équitable, surtout au sein d'un pays qui dit avoir rompu avec les méthodes de l'ancien régime mais qui prive en définitive ses citoyens de leurs libertés de penser et d'expression.
Nous appelons tous les citoyens, défenseurs des droits de l’Homme, associations et société civile à apporter leur soutien et support à cette cause, car il ne s’agit que d’acharnement judiciaire mal sain contre la liberté d’expression et les libertés individuell
es.