samedi 12 octobre 2013

Avec Jabeur Mejri, c’est la Liberté d’expression qu’on emprisonne.



 Une demande de grâce a été déposée pour Jabeur Mejri au mois de juin. Nous avons reçu en fin de semaine la réponse officielle via l’avocate du comité de soutien de cette 1ère demande qui se solde par un refus officiel de la part de la Présidence

Au moment où nous écrivons ces lignes, aucune information concernant Jabeur ne nous est parvenue sur sa présence ou non sur la liste des 1039 prisonniers libérés à l’occasion de l’Aïd.

Nous accusons réception du refus officiel de la demande de grâce de Jabeur Mejri et nous nous étonnons de l'intérêt que le Président prétend porter à ce jeune tunisien.

Ce refus est total contradiction avec les promesses jetées ici ou là par son entourage et au-delà avec ses prises de position officielles lors de vos visites à l’étranger. Il semble qu’entre les paroles et les actes, il y ait un gouffre dans lequel il a été décidé de jeter Jabeur Mejri.

Le Comité de soutien et la famille de Jabeur Mejri a déposé un recours en grâce dès que l’ensemble des procédures juridiques ont été épuisées. Depuis, nous avons été reçus à plusieurs reprises par les conseillers de Moncef Marzouki, en Juillet 2013. Rencontres qui nous ont permis d’affirmer avec force que Jabeur était un prisonnier d’opinion et qu’il fallait le libérer, ce avec quoi nos interlocuteurs, ces conseillers, étaient parfaitement d’accord.

Nous avons adressé un courrier à la Présidence qui est resté sans réponse.

Nous avons alors tenté de contacter les conseillers de la Présidence pour avoir des explications, pour comprendre, pourquoi Jabeur n’avait pas été gracié cet été.

Mais aucune réponse là encore.

Et pour cause : quelle explication fournir de manière officielle pour justifier la détention d’un prisonnier d’opinion dans la Tunisie postrévolutionnaire ? Comme nous l’avions indiqué alors, nous ne baisserons pas les bras devant ce mutisme en Tunisie et les prises de position contradictoire de la Présidence.

Voilà pourquoi, nous avons lancé le mouvement du 13 mars (en référence à la journée nationale de la liberté d’expression sur Internet initiée par le Président en personne) et nous nous sommes engagées à réaliser des actions chaque 13 du mois.

Nos paroles sont confirmées par nos actes et nous avons respecté nos engagements.

Avec ce mouvement du 13 mars, la mobilisation grandit auprès de la jeunesse, de la société civile, des ONG tunisiennes et étrangères.

Nous annonçons par le présent communiqué que nous accusons réception de ce premier refus officiel de Moncef Marzouki de libérer Jabeur Mejri mais qu’il nous est impossible de l’accepter au nom des principes et des valeurs de la Tunisie postrévolutionnaire.

Voilà pourquoi, nous réitérons cette demande de grâce et allons procéder, à nouveau, à l’ensemble des démarches administratives dans ce sens Nous appelons l’ensemble de nos soutiens et en premier lieu la jeunesse tunisienne à rester mobilisée pour cette cause au nom de la Révolution qu’elle a porté.

Avec Jabeur Mejri, c’est la Liberté d’expression d’un peuple qu’on emprisonne.

Le comité de soutien à Jabeur Mejri