Les dernières
informations qui nous parviennent concernant le sort de Jabeur Mejri nous font
craindre pour sa santé tant la cabale qui est orchestrée pour le maintenir en
prison et le détruire est violente. Nous y reviendrons plus bas.
L’actualité
concernant d’autres personnes nous fait craindre un retour d’une Justice
partisane et inique. L’accumulation de violences et d’injustices faites aux
personnes par ceux là même qui devraient les protéger est sans précédent.
L’actualité de ce
mois de mai 2014 nous renvoie aux heures sombres de la dictature et aux
pratiques courantes du régime du RCD. A croire que si la vitrine a changé, les
comportements de certains juges, policiers et autres détenteurs de l’autorité,
eux, n’ont pas changé. Il faut dire et ce n’est pas la moindre des choses, que
les lois liberticides, qui permettaient à la dictature de mettre les gens en
prison pour avoir exprimé une opinion opposée à celle du régime, sont toujours
présentes. Ces lois sont utilisées de manière acharnée, pour emprisonner toute
personne qui remettrait en cause la machine ou les rouages de cette machine.
Trois années après le
départ de Ben Ali, le constat est sans appel : certains agents du régime
restent intouchables. Toute remise en cause de leurs comportements délictueux
ou criminels conduit automatiquement à un acharnement judiciaire, sans exclure
les violences physiques.
Le règne du deux
poids, deux mesures semble s’installer en Tunisie. Des faits :
- deux policiers,
reconnus coupables d’un viol, sont condamnés à la peine minimum accordée en cas
de circonstances atténuantes. L’ignominie de ces gens qui se pensent au dessus
des lois va jusqu’à les pousser à porter plainte contre leur victime qui devient
coupable d’avoir été violée.
- D’autres rouages de
cette machine à réprimer sont acquittés et/ou condamnés à minima. Un exemple :
le tribunal militaire de Tunis a jugé le coupable de l’assassinat du martyr
Ahmed Ouerghi , qui n’est autre qu’un capitaine de l’armée, à 4 mois de prison avec
sursis.
- Des faits encore :
des jeunes sont condamnés pour avoir fait l’usage de stupéfiants à une année
d’emprisonnement. Aucune circonstance atténuante n’est possible pour cette
jeunesse que l’on veut briser, mettre à genoux et bâillonner.
- La jeunesse
révolutionnaire qui a donné son sang, sa vie pour la Liberté du peuple Tunisien
est aujourd’hui sur le banc des accusés pour avoir participé à des
manifestations ou des contestations du pouvoir. (Fethi Jelayli à titre d’exemple, une cinquantaine de personnes est accusée d’avoir incendiée un poste).
- Les familles des
martyrs de la Révolution ne seront pas épargnées par le rouleau compresseur de
l’injustice et de l’insulte faite aux morts : deux frères d’un martyr verront
libérer les assassins de leur frère et se retrouverons sur le banc des accusés
! (Helmi
Chniti frère du martyr Ghassen Chniti et Issam Omri frère du martyr Mohamed
Omri).
Le comité de soutien
de Jabeur Mejri a plusieurs fois indiqué que le cas de Jabeur était symbolique
: symbole de la Liberté d’expression de la jeunesse que l’on veut bâillonner, symbole
de l’acharnement judiciaire contre une personne qui a le soutien de l’opinion
publique, symbole de l’absence des partis politiques à défendre les acquis de
la Révolution. Mais Jabeur Mejri est aussi le symbole de la capacité de la
Justice et de la police à être rapides, quand ils l'ont décidé, pour laminer
leurs victimes.
Nous informons
l’opinion publique que si Jabeur Mejri est encore en prison aujourd’hui, c’est
par la volonté du pouvoir de le détruire. Nous affirmons que Jabeur Mejri a
été, volontairement et délibérément, poussé à bout et à la faute, par ceux la
même qui auraient dû procéder à la gestion de son audition.
A peine la faute
commise, la première insulte renvoyée à celle qui recevait : Jabeur Mejri a été
arrêté. Nous affirmons que cette altercation a été provoquée volontairement.
Jabeur Mejri est tombé dans le piège. Les preuves ne manquent pas. Nous
ajoutons que le juge a émis un mandat de dépôt, sans prendre la peine d’en
informer Jabeur Mejri ou ses avocats. Selon les professionnels que nous avons
interrogé, la rapidité concernant les procédures et les mesures prises contre
Jabeur est du jamais vu de mémoire de juristes, y compris dans les tribunaux de
Tunis pour des affaires d’homicides !
Demain, 14 mai 2014,
Jabeur Mejri passe à nouveau devant les tribunaux. Condamné à 8 mois d’emprisonnement
pour cette simple altercation, pour ce piège dans lequel il est tombé n’est pas
suffisant. Le parquet a fait appel afin de l’écraser un peu plus.
Nous ne lâcherons rien.
Nous dénoncerons avec le même acharnement cette injustice qui lui ait faite. Ces
méthodes de l’époque du RCD et de Ben Ali n’ont plus de places dans la Tunisie
d’aujourd’hui. Le Comité de Soutien de Jabeur Mejri continuera son combat pour
défendre les droits et les libertés durement acquis ?