vendredi 21 février 2014

(FIDH)Tunisie : Jabeur Mejri grâcié, mais toujours pas libéré !

Nos organisations [1] ont reçu avec satisfaction la nouvelle relative à l’amnistie accordée par le Président de la République M. Moncef Marzouki à Jabeur Mejri, premier prisonnier d’opinion en Tunisie après la révolution, arrêté le 28 Mars 2012 et condamné à sept ans et demi de prison ferme pour la publication sur les réseaux sociaux de caricatures jugées « portant atteinte à l’islam ».

En janvier dernier, le président de la FIDH, Karim Lahidji, qui avait rendu visite à Jabeur Mejri dans sa cellule, avec une délégation de la société civile, avait appelé à sa libération immédiate s’appuyant sur les nombreuses promesses de la présidence jusque là non suivies d’effet.

Aujourd’hui et alors que l’amnistie est enfin accordée à Jabeur Mejri, les organisations signataires expriment leur vive préoccupation quant au maintien en détention de Jabeur Mejri dans la prison de Mahdia sous prétexte de l’existence d’une autre affaire de droit commun le concernant comme l’a annoncé le porte-parole officiel de la Présidence de la République et l’avocat de Mejri chargé par la LTDH, Me Ahmed Mselmi.

Les organisations signataires continuent à suivre de près l’évolution du dossier, notamment les suites que donnera la justice tunisienne à la demande de libération provision formulée par l’avocat de Jabeur Mejri. Nos organisations ont toutes les craintes que cette nouvelle procédure s’inscrive dans la lignée du harcèlement judiciaire déjà subi par Jabeur Mejri, en violation des libertés fondamentales garanties par les instruments internationaux de protection des droits humains ratifiés par la Tunisie et la Constitution tunisienne. 
 
[1FIDH, Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Forum tunisien des droits économiques et sociaux, ATFD, Doustourna, Comité de soutien de Jabeur Mejri, Association Tahaddi, Organisation tunisienne pour la citoyenneté

Source fidh