TUNISIE : Le blogueur emprisonné pour "insulte à l'Islam" doit être libéré
La Tunisie doit célébrer sa Journée nationale de la liberté d'Internet, le 13 mars, en libérant immédiatement et sans condition Jabeur Mejri, blogueur de 28 ans emprisonné depuis plus d'un an, a déclaré Amnesty International.
« L'ironie veut que, le 13 mars 2012, à l'heure où le président Moncef Marzouki prononçait un discours en l'honneur des blogueurs, un tribunal jugeait Jabeur Mejri pour ses commentaires en ligne », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Jabeur Mejri a été arrêté le 5 mars 2012 et condamné le 28 mars à sept ans et demi de prison assortis d'une amende de 1 200 dinars (580 euros) par un tribunal de Mahdia, dans l'est de la Tunisie, pour des commentaires jugés insultants pour l'islam et les musulmans.
Le 23 juin 2012, la cour d'appel de Monastir a confirmé sa condamnation et sa peine. Ses avocats ont ensuite saisi la Cour de cassation, qui ne s'est pas encore prononcée.
« Jabeur Mejri est un prisonnier d'opinion ; il n'aurait jamais dû être condamné, et encore moins envoyé en prison. Les autorités tunisiennes doivent annuler sa condamnation », a souligné Hassiba Hadj Sahraoui.
À l'heure où Amnesty International lance une campagne internationale en faveur de la libération immédiate et sans condition de Jabeur Mejri, la sœur du jeune homme a déclaré à l'organisation : « Jabeur est inquiet et déprimé car cela fait maintenant un an qu'il est derrière les barreaux, et il a le sentiment d'avoir été oublié. »
En 2012, le président tunisien a déclaré le 13 mars « Journée nationale de la liberté d'Internet » en l'honneur du militant politique en ligne Zouhair Yahyaoui, décédé le 13 mars 2005 à l'âge de 36 ans après avoir passé 18 mois en prison.
Cependant, d'autres blogueurs tunisiens continuent de faire l'objet de poursuites pour leurs commentaires en ligne. Un ami de Jabeur Mejri, Ghazi Beji, a aussi été reconnu coupable et condamné à une peine identique lors du même procès, mais il avait alors déjà trouvé refuge à l'étranger.
Dans une autre affaire, la blogueuse Olfa Riahi est inculpée notamment de diffamation pour avoir publié sur son blog des allégations accusant l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam, d'avoir séjourné à l'hôtel Sheraton de Tunis aux frais de l'État.
Le ministre a démenti ces accusations et porté plainte contre Olfa Riahi pour atteinte à sa réputation et à celle d'autres institutions publiques.
« À l'heure où la Tunisie célèbre la liberté d'Internet, elle ne fait en réalité que resserrer son emprise sur ceux qui critiquent le gouvernement et expriment leurs opinions de façon pacifique. Il est temps que la Tunisie prouve qu'elle progresse réellement vers le respect de la liberté d'opinion et d'expression, en abrogeant immédiatement les lois qui restreignent abusivement cette liberté.
Note aux rédacteurs
Jabeur Mejri a été déclaré coupable d'avoir publié des documents de nature à troubler l'ordre public et les bonnes mœurs, d'avoir porté préjudice à des tiers du fait de cette publication, et d'avoir porté atteinte à la moralité publique, en vertu des articles 121 et 226 du Code pénal, ainsi que de l'article 86 du Code des télécommunications.
Malgré l'adoption de nouveaux décrets sur la liberté de la presse et le matériel audiovisuel abolissant les peines de prison pour l'infraction de diffamation, les dispositions des articles 121 et 226 du Code pénal continuent d'être retenues contre un certain nombre de journalistes, de blogueurs et d'artistes. Ces articles datant du régime Ben Ali sanctionnent les « atteintes aux valeurs sacrées » et les « troubles à la moralité et à l'ordre publics ».
« L'ironie veut que, le 13 mars 2012, à l'heure où le président Moncef Marzouki prononçait un discours en l'honneur des blogueurs, un tribunal jugeait Jabeur Mejri pour ses commentaires en ligne », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Jabeur Mejri a été arrêté le 5 mars 2012 et condamné le 28 mars à sept ans et demi de prison assortis d'une amende de 1 200 dinars (580 euros) par un tribunal de Mahdia, dans l'est de la Tunisie, pour des commentaires jugés insultants pour l'islam et les musulmans.
Le 23 juin 2012, la cour d'appel de Monastir a confirmé sa condamnation et sa peine. Ses avocats ont ensuite saisi la Cour de cassation, qui ne s'est pas encore prononcée.
« Jabeur Mejri est un prisonnier d'opinion ; il n'aurait jamais dû être condamné, et encore moins envoyé en prison. Les autorités tunisiennes doivent annuler sa condamnation », a souligné Hassiba Hadj Sahraoui.
À l'heure où Amnesty International lance une campagne internationale en faveur de la libération immédiate et sans condition de Jabeur Mejri, la sœur du jeune homme a déclaré à l'organisation : « Jabeur est inquiet et déprimé car cela fait maintenant un an qu'il est derrière les barreaux, et il a le sentiment d'avoir été oublié. »
En 2012, le président tunisien a déclaré le 13 mars « Journée nationale de la liberté d'Internet » en l'honneur du militant politique en ligne Zouhair Yahyaoui, décédé le 13 mars 2005 à l'âge de 36 ans après avoir passé 18 mois en prison.
Cependant, d'autres blogueurs tunisiens continuent de faire l'objet de poursuites pour leurs commentaires en ligne. Un ami de Jabeur Mejri, Ghazi Beji, a aussi été reconnu coupable et condamné à une peine identique lors du même procès, mais il avait alors déjà trouvé refuge à l'étranger.
Dans une autre affaire, la blogueuse Olfa Riahi est inculpée notamment de diffamation pour avoir publié sur son blog des allégations accusant l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalam, d'avoir séjourné à l'hôtel Sheraton de Tunis aux frais de l'État.
Le ministre a démenti ces accusations et porté plainte contre Olfa Riahi pour atteinte à sa réputation et à celle d'autres institutions publiques.
« À l'heure où la Tunisie célèbre la liberté d'Internet, elle ne fait en réalité que resserrer son emprise sur ceux qui critiquent le gouvernement et expriment leurs opinions de façon pacifique. Il est temps que la Tunisie prouve qu'elle progresse réellement vers le respect de la liberté d'opinion et d'expression, en abrogeant immédiatement les lois qui restreignent abusivement cette liberté.
Note aux rédacteurs
Jabeur Mejri a été déclaré coupable d'avoir publié des documents de nature à troubler l'ordre public et les bonnes mœurs, d'avoir porté préjudice à des tiers du fait de cette publication, et d'avoir porté atteinte à la moralité publique, en vertu des articles 121 et 226 du Code pénal, ainsi que de l'article 86 du Code des télécommunications.
Malgré l'adoption de nouveaux décrets sur la liberté de la presse et le matériel audiovisuel abolissant les peines de prison pour l'infraction de diffamation, les dispositions des articles 121 et 226 du Code pénal continuent d'être retenues contre un certain nombre de journalistes, de blogueurs et d'artistes. Ces articles datant du régime Ben Ali sanctionnent les « atteintes aux valeurs sacrées » et les « troubles à la moralité et à l'ordre publics ».
PRE01/118/2013
12 mars 2013
http://www.amnesty.fr/Presse/Communiques-de-presse/Tunisie-Le-blogueur-emprisonne-pour-%C2%AB-insulte-l-islam-%C2%BB-doit-etre-libere-8124
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