Une
demande de grâce a été déposée pour Jabeur Mejri au mois de juin. Nous avons
reçu en fin de semaine la réponse officielle via l’avocate du comité de soutien
de cette 1ère demande qui se solde par un refus officiel de la part de la
Présidence
Au
moment où nous écrivons ces lignes, aucune information concernant Jabeur ne
nous est parvenue sur sa présence ou non sur la liste des 1039 prisonniers
libérés à l’occasion de l’Aïd.
Nous accusons réception du refus
officiel de la demande de grâce de Jabeur Mejri et nous nous étonnons de
l'intérêt que le Président prétend porter à ce jeune tunisien.
Ce refus est total contradiction avec
les promesses jetées ici ou là par son entourage et au-delà avec ses prises de
position officielles lors de vos visites à l’étranger. Il semble qu’entre les
paroles et les actes, il y ait un gouffre dans lequel il a été décidé de jeter
Jabeur Mejri.
Le Comité de soutien et la famille de
Jabeur Mejri a déposé un recours en grâce dès que l’ensemble des procédures
juridiques ont été épuisées. Depuis, nous avons été reçus à plusieurs reprises
par les conseillers de Moncef Marzouki, en Juillet 2013. Rencontres qui nous
ont permis d’affirmer avec force que Jabeur était un prisonnier d’opinion et
qu’il fallait le libérer, ce avec quoi nos interlocuteurs, ces conseillers,
étaient parfaitement d’accord.
Nous avons adressé un courrier à la
Présidence qui est resté sans réponse.
Nous avons alors tenté de contacter les
conseillers de la Présidence pour avoir des explications, pour comprendre,
pourquoi Jabeur n’avait pas été gracié cet été.
Mais aucune réponse là encore.
Et pour cause : quelle explication
fournir de manière officielle pour justifier la détention d’un prisonnier
d’opinion dans la Tunisie postrévolutionnaire ? Comme nous l’avions indiqué
alors, nous ne baisserons pas les bras devant ce mutisme en Tunisie et les prises
de position contradictoire de la Présidence.
Voilà pourquoi, nous avons lancé le
mouvement du 13 mars (en référence à la journée nationale de la liberté
d’expression sur Internet initiée par le Président en personne) et nous nous
sommes engagées à réaliser des actions chaque 13 du mois.
Nos paroles sont confirmées par nos
actes et nous avons respecté nos engagements.
Avec ce mouvement du 13 mars, la
mobilisation grandit auprès de la jeunesse, de la société civile, des ONG
tunisiennes et étrangères.
Nous annonçons par le présent
communiqué que nous accusons réception de ce premier refus officiel de Moncef
Marzouki de libérer Jabeur Mejri mais qu’il nous est impossible de l’accepter
au nom des principes et des valeurs de la Tunisie postrévolutionnaire.
Voilà pourquoi, nous réitérons cette
demande de grâce et allons procéder, à nouveau, à l’ensemble des démarches
administratives dans ce sens Nous appelons l’ensemble de nos soutiens et en
premier lieu la jeunesse tunisienne à rester mobilisée pour cette cause au nom
de la Révolution qu’elle a porté.
Avec Jabeur Mejri, c’est la Liberté
d’expression d’un peuple qu’on emprisonne.
Le comité de soutien à Jabeur Mejri
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